Un numéro vert contre la corruption.

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Ousman Abdraman Djougourou, Contrôleur Général de l'Autorité Indépendante de Lutte contre la Corruption (AILC), a dressé ce mercredi 4 juin 2025 le bilan de ses cent premiers jours à la tête de cette institution. Lors de cette allocution très attendue, M. Djougourou a dévoilé une initiative majeure : le lancement d'un numéro vert dédié, le 12 22, visant à intensifier la lutte contre la corruption au Tchad. Il a souligné avec force que ce "fléau est réel et palpable" dans le pays.

L'annonce de ce numéro vert représente une étape significative dans la stratégie de l'AILC pour faire participer davantage la population tchadienne à la dénonciation des actes de corruption. En rendant la dénonciation plus accessible et anonyme, l'AILC espère recueillir un plus grand nombre d'informations et ainsi mieux cibler ses interventions. Ce mécanisme s'inscrit dans la volonté activée par M. Djougourou de transformer l'AILC en une institution plus proactive et plus proche des citoyens.

La corruption au Tchad est depuis longtemps perçue comme un obstacle majeur au développement économique et social. Elle mine la confiance des citoyens envers les institutions publiques, détourne des ressources précieuses destinées aux services essentiels (santé, éducation, infrastructures) et décourage les investissements étrangers. Divers rapports d'organisations internationales et d'organisations de la société civile ont régulièrement pointé du doigt l'ampleur du phénomène, touchant aussi bien les petits pots-de-vin quotidiens que les détournements de fonds publics à grande échelle.

La nomination d'Ousman Abdraman Djougourou à la tête de l'AILC avait été accueillie avec un certain espoir. Ses cent premiers jours sont donc scrutés avec attention, marquant le ton de son mandat. Le lancement du numéro vert 12 22 est un signe concret de son engagement à passer à l'action. Il reste désormais à voir comment cette initiative sera mise en œuvre et si elle parviendra à surmonter les défis inhérents à la lutte anti-corruption dans un contexte où les réseaux d'influence et les résistances au changement peuvent être considérables.

Le succès de cette nouvelle ligne directe dépendra de plusieurs facteurs, notamment de la confiance que les Tchadiens placeront dans ce dispositif, de la capacité de l'AILC à garantir la protection des dénonciateurs, et de l'efficacité de ses équipes à traiter les informations reçues et à mener des enquêtes approfondies. La bataille contre la corruption est un marathon, et l'AILC, sous la houlette de M. Djougourou, semble prête à intensifier ses efforts pour relever ce défi national.

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