La ville de N'Djaména a reçu un don de l'AFD, via les Croix-Rouge française et tchadienne, destinée à renforcer la capacité de ses bénévoles face aux inondations. Cette remise officielle, présidée par le maire Senoussi Hassana Abdoulaye le 30 septembre 2025, s'inscrit dans le cadre d'un projet visant à améliorer la gestion des risques et la résilience climatique de la capitale tchadienne, régulièrement touchée par la montée des eaux du fleuve Chari. L'initiative est structurellement essentielle pour une ville vulnérable, nécessitant une préparation logistique et humaine accumulée.
Le principal point critique de cette cérémonie réside dans son calendrier. La date du 30 septembre marque, en effet, la fin de la saison des pluies au Tchad, moment où le pic de la crise des inondations est généralement dépassé. La livraison de matériel de gestion de crise – qui est le plus utile avant et pendant les intempéries – est donc perçue comme un geste tardif. Ce décalage met en lumière les lourdeurs administratives ou logistiques qui empêchent l'équipement vital d'arriver à temps pour servir au moment critique de l'urgence.
Ce matériel, qu'il s'agisse d'outils, d'équipements de sauvetage ou de protection, risque ainsi d'être entreposé plutôt que d'être immédiatement mis en œuvre pour cette saison. L'efficacité d'un tel projet de résilience climatique est directement compromise par un manque d'anticipation. Face à la récurrence des inondations, l'aide la plus impactante est celle qui permet aux équipes de se préparer et de s'entraîner avant le début des pluies, idéalement dès le mois de mai.
En définitive, si ce don de l'AFD est un signe positif de soutien durable pour l'avenir de N'Djaména, il doit servir de leçon critique aux autorités locales et aux partenaires. Le véritable enjeu est désormais double : assurer une gestion et un entretien optimaux du matériel pour la saison 2026, et surtout, garantir que les prochaines phases de soutien soient planifiées et exécutées avec une précision temporelle permettant une intervention au moment où les populations en ont le plus besoin.