Le Front pour l'alternance et la concorde au Tchad (Fact) qui accuse Ndjamena de préparer une offensive contre ses bases, en territoire libyen, et d’avoir bombardé l’un de ses postes avancés, a décidé de rompre le cessez-le-feu, déclaré de façon unilatérale, il y a deux ans. Mahamat Bahr Bechir Kindji, le secrétaire exécutif du mouvement armé, annonce même des représailles à venir :Monté pour galvaniser la troupe et renforcer le dispositif militaire à la frontière libyenne, c’est en tenue militaire, entouré de ses généraux et carte d’état-major sous les yeux, que le président de transition Mahamat Idriss Déby s’adresse aux rebelles qui accusent Ndjamena de préparer une offensive contre leurs bases, en territoire libyen.
« C’est faux. Nous n’avons pas encore franchi la frontière avec la Libye et même si nous l’avions fait, ils n’auraient rien à dire. Si nous le voulons, nous avons pleinement le droit de franchir la frontière conformément aux accords de Khartoum signés en 2018 », a-t-il déclaré.
Ces accords donnent, aux États, un droit de poursuite sur le territoire de leurs voisins, en cas d’attaque rebelle. Le message est lancé depuis la ville de Kouri Bougoudi, à quelques dizaines de kilomètres de la frontière libyenne : « Je suis bien vivant et je veux envoyer ce message aux rebelles : vous avez deux options. Si vous voulez la paix, la porte de la paix est grande ouverte. Elle n’est pas fermée. Mais si vous voulez le contraire, si vous voulez la guerre, je suis ici à Kouri et je vous attends. »
Le chef de l’État confirme par ailleurs l’incursion du CCMSR, le 10 août dernier, qui a fait plusieurs victimes ainsi que le bombardement par son aviation d’une base rebelle.