Le parti politique tchadien Les Transformateurs subit un nouveau revers significatif. Rémy Gamo, figure de l'organisation dans le Moyen-Chari en tant qu'ancien encadreur des grands mobilisateurs, a officiellement claqué la porte de la formation le 29 septembre 2025. Cette démission, annoncée peu après sa libération de prison, vient accentuer la crise interne d'un parti déjà fragilisé par la détention de son leader et la défection récente d'un de ses vice-présidents.
Gamo justifie son départ par une profonde "frustration" et un environnement miné par le "mensonge et le désordre" au sein des Transformateurs. L'ex-militant, qui dit avoir consacré six années de son engagement au parti, dénonce amèrement une "Terre promise" politique qu'il qualifie d'"illusion pour des fins politiques personnelles". Selon lui, le parti aurait trahi les aspirations de la jeunesse et exploité son engagement et ses compétences sans contrepartie sincère.
L'annonce de Gamo intervient quelques jours seulement après qu'il ait recouvré la liberté. Il avait été arrêté suite à une plainte pour injures, diffamation, atteinte à l’image et usurpation d’identité numérique concernant des publications polémiques sur les réseaux sociaux.
Dans son allocution de démission, Rémy Gamo affirme que le climat délétère au sein du parti ne lui laissait "aucun choix" que de se désolidariser. Il a souligné vouloir désormais se recentrer sur ses activités professionnelles et la défense des droits de l’homme.
Clôturant son intervention sur une note d'autonomie et de rupture, il a déclaré : « Je ne regrette pas ce militantisme, mais j’ai décidé de construire moi-même ma Terre promise ». Tout en remerciant ses anciens collaborateurs, coordonnateurs et mobilisateurs, il a souhaité « bon vent aux militants » qui choisissent de rester fidèles à la ligne des Transformateurs. Ce départ marque une fissure de plus dans la structure d'un parti en pleine tourmente.