Sous l'égide du Maréchal Mahamat Idriss Déby Itno, Président de la République et Chef de l'État, l'ONG Voix de la Femme a inauguré ce matin, au Ministère des Affaires étrangères, la 8ème édition de sa campagne nationale « Ma fille va à l’école ». Cette initiative, dont le thème est « Une fille à l’école, une Nation qui avance », vise à encourager l'éducation des filles et à réitérer l'engagement gouvernemental en faveur de l'égalité des chances. Dans le cadre de cette campagne, plus de 1000 bourses d'études seront attribuées à des jeunes filles.
Toutefois, elle est paradoxalement confrontée à une crise éducative majeure, caractérisée par des grèves d'enseignants dues à des salaires impayés et des conditions de travail précaires. Si l'accès à l'école est encouragé, la qualité de l'enseignement et la motivation des enseignants restent des défis cruciaux. L'article souligne la nécessité d'une réforme globale, axée sur l'amélioration des conditions de travail des enseignants, leur formation et un financement durable, pour assurer une éducation de qualité et concrétiser l'impact positif de la scolarisation des filles sur le développement du pays.
Octroyer des bourses pour faire entrer les filles à l'école perd de son sens si, une fois admises, elles trouvent des classes vides ou sont accueillies par un personnel démotivé, mal payé et parfois non qualifié. Les efforts ne doivent pas occulter le problème de la qualité et du maintien dans un système fragilisé. Au-delà de l'accès : la question de la qualité et du maintie si les autorités mettent en lumière ce besoin, le véritable défi tchadien réside dans le maintien et la qualité de l'enseignement. La crise enseignante n'est pas qu'un enjeu de salaires, c'est une menace directe sur la continuité pédagogique et l'efficacité de l'apprentissage.
Sans enseignants satisfaits, formés et présents dans leurs classes, le slogan « Une fille à l’école, une Nation qui avance » sonne comme une promesse creuse. L'éducation des filles, si essentielle, ne peut être efficacement promue que par une réforme globale qui s'attaque aux racines de la crise : les conditions de travail, la formation des professeurs, et la pérennité du financement.
En conclusion, l'initiative « Ma fille va à l’école » mérite d'être saluée pour son objectif d'équité, elle rappelle cruellement que le développement d'une nation passe non seulement par le nombre d'élèves, mais aussi, et surtout, par la satisfaction et l'engagement de ceux qui les forment. L'urgence n'est donc pas seulement d'ouvrir les portes de l'école aux filles, mais d'assurer qu'un enseignement de qualité y soit effectivement dispensé.