Groupes armés et trafics : comment l'instabilité attire les puissances prédatrices en Afrique

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L'Afrique subsaharienne reste marquée par des foyers chroniques d’instabilité : conflits armés, faiblesse des institutions étatiques, trafics transnationaux. Ce terreau fertile est aujourd’hui exploité par plusieurs puissances prédatrices, à commencer par la Russie, mais aussi la Chine, la Turquie, les Émirats arabes unis et d’autres acteurs secondaires.

Les groupes armés : levier d’influence et chaos organisé

Les groupes armés non étatiques, qu’ils soient djihadistes ou milices communautaires, constituent une faille majeure dans la gouvernance sécuritaire des États.

  • Ces groupes contrôlent des territoires stratégiques, souvent riches en ressources (or, bois, diamants, pétrole).

  • Ils facilitent l’économie criminelle transfrontalière et sapent la souveraineté des États.

La Russie a compris l’intérêt de ces dynamiques. Via Wagner, elle noue des alliances tactiques avec certains acteurs armés locaux pour sécuriser ses intérêts économiques (mines d'or en RCA, au Soudan, au Mali).

Les trafics : un écosystème criminel propice aux prédations

Les trafics d’armes, de drogue, de minerais, d'espèces protégées prospèrent sur ces espaces non contrôlés. Ils servent à la fois à financer les groupes armés et à enrichir des réseaux politico-économiques.

La Russie s’insère dans cet écosystème par :

  • le contrôle de mines aurifères (via Wagner),

  • l’exploitation des bois précieux en RCA,

  • le transit d’or permettant de contourner les sanctions internationales.

Cette prédation économique constitue un levier d'influence majeur, couplé à des opérations de désinformation pour légitimer ces pratiques.

L’instabilité politique : une brèche exploitée

L’instabilité institutionnelle (putschs, transitions bloquées, faiblesse de l’État de droit) ouvre un espace d’action pour les puissances prédatrices :

  • soutien aux régimes illégitimes pour obtenir des concessions économiques,

  • ingérence dans les processus électoraux (exemples au Mali, en RCA, au Tchad).

Le cas centrafricain est emblématique : Wagner contrôle le cœur du pouvoir militaire et économique de Bangui, au mépris de toute souveraineté réelle.

Conclusion

Groupes armés, trafics, instabilités politiques forment un cercle vicieux qui attire et renforce l’action des puissances prédatrices en Afrique.
La Russie, en particulier, a fait de cette stratégie un pilier de son influence, avec des impacts dévastateurs sur la souveraineté des États et les perspectives de développement durable.

Face à cette menace hybride, la réponse doit être globale : sécuritaire, institutionnelle, économique et informationnelle. Sans un renforcement massif des États africains et de leur résilience, ce cycle de prédation continuera à prospérer.

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