Province du Lac, Tchad – Dans une région frappée par les déplacements massifs et l’instabilité sécuritaire, un acte de naissance peut représenter bien plus qu’un simple document administratif : il devient un rempart contre l’invisibilité. Grâce au projet « Assistance en protection pour les populations affectées par la crise humanitaire dans la province du Lac », 4 000 personnes vulnérables ont obtenu un acte de naissance, avec le soutien de l’Union européenne à travers sa Direction générale de la Protection civile et des Opérations d’Aide humanitaire (DG ECHO).
Portée par l’ONG humanitaire INTERSOS, cette initiative s’inscrit dans une stratégie de lutte contre l’apatridie, un phénomène silencieux mais dévastateur. Dans cette zone frontalière du Tchad, les attaques de groupes armés ont provoqué un exode prolongé, bouleversant les structures administratives et laissant des milliers de personnes sans papiers, sans droits et sans accès aux services sociaux essentiels.
« L’absence d’un acte de naissance peut condamner un enfant à vivre en marge, sans école, sans soins médicaux, et sans avenir juridique », rappelle un responsable d’INTERSOS. Pour remédier à cette urgence, des audiences foraines ont été organisées en collaboration avec les autorités locales de l’état civil, permettant de reconstituer l’identité juridique des personnes concernées.
Les bénéficiaires sont répartis dans trois départements : 1 000 à Kaya, 1 500 à Mamdi et 1 500 à Fouli. Chaque acte délivré est une victoire silencieuse, mais déterminante, dans la bataille pour la dignité et l’inclusion sociale des populations déplacées.
Au-delà du document, cette reconnaissance officielle constitue un premier pas vers la réintégration sociale et la protection juridique, dans une région où les droits fondamentaux sont souvent suspendus par l’urgence humanitaire.
Ce projet témoigne de l’impact concret de la solidarité internationale, en particulier du soutien de l’Union européenne, qui continue de jouer un rôle clé dans la défense des droits des populations les plus vulnérables au Sahel.