Le Stade Olympique Maréchal Idriss Déby Itno a été, une fois de plus, le lieu d'une confrontation sportive intense entre les Sao du Tchad et les Fauves de la République Centrafricaine (RCA). Mais au-delà du score final, cette rencontre restera gravée dans les mémoires pour l'émotion palpable qui a traversé les tribunes, mêlant deuil et ferveur patriotique.
Le résultat fut une cruelle déception pour le public tchadien : les Fauves de la RCA se sont imposés sur un score de 3 buts à 2, laissant les supporters des Sao dans un silence teinté d'amertume. Pourtant, c'est un autre moment, hors du jeu, qui a volé la vedette et touché le cœur de l’assistance.
Alors que le ballon roulait sur la pelouse, un hommage vibrant a émergé des gradins. Quelques jeunes supporters et passionnés de musique ont choisi cet instant de rassemblement national pour rendre un dernier salut à l’artiste défunt Ray’s Kim EDM. L'artiste, rappeur et slameur tchadien reconnu (décédé récemment, le 6 ou 7 octobre 2025, des suites d'une courte maladie), a vu sa mémoire honorée par de simples mots.
Sur une modeste plaque à main en tissu blanc, les écrits témoignaient de l'affection et du respect que la jeunesse portait au "Bunda Boss". Cet hommage spontané, loin des protocoles officiels, a été un acte de pure sensibilité. Il rappelait que le sport et la musique sont les poumons d'une nation, capables de rassembler les cœurs dans la joie comme dans la peine.
L’image de ces jeunes, levant leur tissu blanc au milieu de la clameur du stade, a symbolisé la force de la culture tchadienne face au deuil. Un message silencieux, mais puissant, prouvant que même dans l'arène du football, le souvenir d'un artiste peut unir et inspirer.
Ainsi, cette journée au Stade Olympique MIDI s'est achevée sur une dualité d'émotions : la tristesse de la défaite des Sao face à leurs voisins centrafricains et le recueillement sincère pour l'une des voix marquantes de la musique tchadienne, Ray’s Kim EDM.
Le stade, habituellement réservé à l'exaltation de la compétition, a démontré sa capacité à devenir un sanctuaire. Le message est clair : la flamme de la passion, qu'elle soit sportive ou artistique, continue de brûler au Tchad, malgré les revers et les disparitions. Les Sao ont perdu le match, mais l'esprit de cohésion et le respect pour leurs héros, eux, sont sortis vainqueurs.