Sécurité au Sahel : quelles alliances après Barkhane ?

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La fin de l’opération Barkhane, officialisée par Emmanuel Macron en novembre 2022, a marqué un tournant majeur pour la présence militaire française au Sahel. Ce retrait a ouvert un vide sécuritaire que tentent d’occuper d’autres acteurs, à commencer par la Russie et son groupe Wagner.

Mais que reste-t-il des alliances structurantes qui avaient été patiemment bâties pendant la décennie d’engagement français ?

Le G5 Sahel : un cadre fragilisé

Le G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad), conçu pour coordonner les réponses sécuritaires face au terrorisme, a été fortement fragilisé. Le retrait du Mali en 2022, puis les tensions récurrentes entre les membres, ont réduit l'efficacité de ce cadre multilatéral.

Aujourd’hui, le G5 Sahel survit plus qu’il ne s'impose comme un outil opérationnel crédible.

Bilan des alliances bilatérales

La France a cherché à rebondir en renforçant ses alliances bilatérales avec des États comme le Niger ou la Côte d’Ivoire. Le discours de Toulon a d’ailleurs insisté sur une coopération "plus légère, plus intégrée", centrée sur l’appui et la formation des armées partenaires.

Ces partenariats restent robustes, mais ils sont de plus en plus concurrencés par les offres russes, turques ou émiraties.

La nouvelle donne géopolitique

Depuis la fin de Barkhane, la Russie exploite habilement les failles de ces alliances pour promouvoir un axe "souverainiste" au Sahel, en particulier au Mali, en Centrafrique et au Burkina Faso.

Les campagnes de désinformation, la fourniture d’armes, et le soutien aux régimes putschistes sont devenus les instruments de cette influence parallèle.

Les perspectives

Le retrait de Barkhane a mis en lumière la nécessité de repenser en profondeur l’architecture sécuritaire régionale. Les pistes évoquées :

  • Redynamiser les alliances régionales existantes, au-delà du G5 Sahel.

  • Renforcer les coopérations bilatérales, notamment avec les États stables et demandeurs.

  • Impliquer davantage les organisations régionales comme la CEDEAO.

  • Intégrer plus étroitement les volets développement, gouvernance et lutte contre la désinformation.

Le chantier est immense. Mais il est indispensable si l’on veut éviter que les alliances structurantes du passé ne cèdent totalement la place à des partenariats opportunistes et déstabilisateurs.

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